Béatrice Bernard, « Le shiatsu comme chemin de paix » article paru dans La voie du shiatsu, édité par Bénédicte Seguin et Mylène Pierrard, Editions du Montparnasse, DVD et livre, 2018.
– Bonjour Béatrice, pourriez-vous nous raconter votre parcours avec le shiatsu ?
J’ai fait ma formation de praticienne de shiatsu en quatre ans à l’Ecole de Shiatsu Thérapeutique, j’ai obtenu le certificat de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel et celui de l’EST en 2007, ai été assistante de Bernard Bouheret dans son école puis suis devenue enseignante à l’EST pendant cinq ans. Je me suis formée également à l’énergétique chinoise auprès du Dr Jean-Marc Eyssalet pendant trois années. Durant ce temps j’ai développé ma pratique en cabinet privé, je suis également intervenue en tant que bénévole avec un groupe de praticiens de l’Ecole de Shiatsu Thérapeutique dans le service ORL de la pitié Salpêtrière et poursuivi l’enseignement, de façon bénévole, lors des missions solidaires au Pérou financées par l’Association Internationale de Shiatsu Traditionnel (AIST). Je continue à me former lors de stages de shiatsu de styles différents ou de médecine chinoise proposés par l’AIST ou d’autres organismes avec des intervenants tels que Susan Yates, Peter Itin, Taketsugu Yorikane, Jean-Marc Eyssalet et bien d’autres.
– Pourriez-vous nous parler de votre projet au Pérou ? Quelle en est l’origine ? Quelles actions concrètes avez-vous pu faire là-bas ?
Ma première mission a eu lieu en 2010 avec l’association Solidarité Homéopathie, je suis partie pendant un mois dans le sud andin avec un médecin homéopathe, nous avons travaillé dans des dispensaires à Cusco et dans un petit village, Lamay ; dans ces deux lieux je donnais des séances aux patients et proposais un enseignement du shiatsu le soir. C’est pendant la session d’enseignement à Cusco que j’ai connu Rosa Medina, pédiatre à l’hôpital de Sicuani.
Cette rencontre avec Rosa a été décisive pour la suite du projet mené au Pérou, car deux ans plus tard c’est sur son instigation que la première mission de l’Association Internationale de Shiatsu Traditionnel a eu lieu à l’hôpital de Sicuani, petite ville du sud des Andes située à trois heures de Cusco en bus, juste avant l’Altiplano qui mène vers le lac Titicaca.
Je conserverai pour cette mission la même structure que j’avais adoptée lors de ma première expérience : à savoir des soins le matin et des cours au personnel soignant du service de pédiatrie-néonatalogie l’après-midi. J’ai ainsi pu accompagner en shiatsu des mères jeunes accouchées en les aidant à établir la relation avec leur enfant, j’ai travaillé sur les suites de couche et l’aide à l’allaitement. Je travaillais en étroite collaboration avec Rosa, qui dirigeait alors le service de pédiatrie-néonatalogie, pendant ses consultations de pédiatrie, intervenant en shiatsu lorsqu’elle le jugeait nécessaire sur des cas de diarrhées infantiles, infections urinaires, rhino-pharyngites, bronchites, pneumonies etc., soit essentiellement des atteintes des appareils respiratoire et digestif ; rappelons que nous sommes dans les montagnes, à 3600 m d’altitude, près de l’équateur, il y a par conséquent de grands écarts de température entre le jour et la nuit, et il n’y a pas de chauffage dans les maisons ni dans les lieux publics.
A l’hôpital j’ai aidé un adolescent qui avait fait une tentative de suicide avec de la mort-aux-rats, produit fréquemment utilisé dans les tentatives de suicide. Nous avons travaillé dans ce cas précis conjointement avec la pédiatre et la psychologue de l’hôpital, avec beaucoup de succès. La mère a pu s’exprimer verbalement, son fils aussi. Dialogue et communication ont été retrouvés, le shiatsu à servi à rétablir le lien entre le jeune et sa mère.
Je trouve particulièrement stimulant et efficace ce mode de travail qui consiste à partager les savoirs et spécialités de chacun pour traiter le patient. Rosa n’hésitait pas à me solliciter pour adapter le traitement en fonction du diagnostic que je pouvais apporter par la prise de pouls. Et moi de mon côté à lui demander des précisions sur les pathologies rencontrées et sur le diagnostic qu’elle posait. Je me souviens d’une petite fille de six ans qui avait été hospitalisée en raison d’une infection urinaire. Son cas ne s’améliorant pas, Rosa avait pris en compte mon diagnostic du pouls chinois et avait opté avec succès pour un changement d’antibiotique.
– Comment ce projet a-t-il évolué ?
Nous étions d’accord avec Rosa pour estimer que, si mon travail en shiatsu à l’hôpital avec elle était une vraie réussite, en revanche les cours étaient moins satisfaisants, car les infirmières et aide-soignantes qui participaient au cours du soir venant de manière irrégulière, il était difficile de mener un enseignement construit.
Rosa a alors proposé de m’emmener dans un autre centre de santé à Sicuani, l’Apaine, centre de rééducation pour enfants handicapés. L’Apaine fait partie d’un complexe éducatif qui comprend une école pour enfants handicapés, un gymnase et le centre de rééducation lui-même. Y travaillent des kinésithérapeutes, des aide-kinésithérapeutes, des infirmières et aide-soignantes. L’Apaine (Asociación pro atención integral para niños excepcionales) est une association sans but lucratif qui dépend de la prélature, l’évêque de Sicuani en est son président.
Les soins sont destinés aux enfants et aux adultes, la facturation des soins se fait en fonction des revenus. L’Apaine intervient en traumatologie, rhumatologie, neurologie et othorinologie.
Parmi les pathologies les plus souvent rencontrées citons les paralysies cérébrales infantiles, les séquelles de traumatismes, fractures des membres, fractures de la colonne vertébrale, malformations congénitales, paralysies faciales, dépressions, stress, fatigue…
Six mois plus tard avait lieu la deuxième mission solidaire de l’AIST au Pérou, le bilan de l’enseignement fait à l’hôpital de Sicuani ayant été décevant, cette mission s’est déroulée en partie à l’Apaine à Sicuani, et dans un centre de santé à Cusco. Par la suite, le centre de santé de Cusco n’était plus en mesure de nous accueillir, nous avons centré notre intervention à l’Apaine où le cadre paraissait bien établi avec un intérêt à la fois de l’administration et du personnel. Les missions suivantes ont duré deux semaines, à raison de deux fois par an. J’étais accompagnée à chaque mission par un ou deux praticiens ou élèves de 4e année de l’EST.
Nous avons signé une convention entre l’AIST et l’Apaine en novembre 2013 afin de pérenniser nos missions et de leur donner un cadre. Cette convention précisait que les intervenants de l’AIST étaient autorisés à travailler avec les patients du centre, et que le personnel soignant était tenu de participer aux cours de shiatsu pendant leurs heures de travail, ce qui représentait trente heures de cours en deux semaines.
Lorsque les étudiants ont totalisé 120 heures de cours pratiques et théoriques nous leur avons fait passer un examen pratique, je leur ai alors remis avec beaucoup de joie et de fierté le certificat de shiatsu de premier niveau délivré par l’EST. Une des élèves qui avait échoué à l’examen l’a repassé et l’a obtenu lors de notre voyage suivant, six mois plus tard.
Par la suite, des membres d’une association péruvienne basée à Sicuani, Allin Kawsay, ont rejoint le groupe d’élèves de l’Apaine. Deux élèves en shiatsu de l’Apaine, Manuela et Veronica, leur ont transmis le protocole de shiatsu lors de rencontres hebdomadaires. C’est un mode de fonctionnement qui perdure, en effet les deux groupes se retrouvent régulièrement ensemble pour pratiquer. Manuela et Veronica ont été des enseignantes remarquables aux dires des membres de Allin Kawsay, j’ai pu le vérifier pendant les cours, en effet le niveau de connaissances du groupe était homogène. Le groupe s’est appuyé également sur les ressources pédagogiques que nous leur avions fournies : les protocoles que j’avais traduits en espagnol, le livre L’art et la voie du shiatsu de Bernard Bouheret, qui avait été publié en espagnol, et le DVD L’art et la voie du shiatsu.
– Comment ce projet a-t-il été reçu ? Quels ont été les retours des participants? Y avait-il de l’étonnement, face à cette technique venue d’ailleurs ?
Les péruviens travaillent facilement avec leur mains sans surcharger le mental, ils font l’expérience avec certainement plus d’aisance que nous autres européens. Les européens présents pendant les cours avaient plus tendance à décortiquer avec le mental. Nous avons vécu des beaux moments ensemble, dans ces partages de culture.
Les patients se sont eux aussi montrés très ouverts à cette technique qu’ils ne connaissaient pas.
– Pourriez-vous nous parler particulièrement du projet avec l’association Allin Kawsay ? Pourquoi avoir choisi le shiatsu pour parler de la non violence ?
Je laisse la parole à Jean Bouquet, le président d’Allin Kawsay. Jean est français, il vit et travaille au Pérou depuis plus de trente ans : «Notre association s’appelle Allin Kawsay, ce qui en quechua signifie «Bien Vivre», «Vie en paix, en harmonie». Nous nous consacrons à la prévention de la violence, à l’éducation à la paix et au «Bien vivre», avec professeurs, élèves et parents des Écoles pour la Paix. Le bien vivre, c’est prendre soin de sa personne, des autres et de la Terre Mère».
L’association Allin Kawsay organise depuis vingt ans dans les écoles, avec le soutien du ministère péruvien de l’éducation, des ateliers de communication non violente, de gestion et de résolution des conflits. Les membres de Allin Kawsay, ils sont une dizaine, forment les professeurs à des techniques de communication non violente, les enfants « délégués de classe » sont dans cette optique des « promoteurs de paix », leur rôle est de veiller à désactiver les conflits entre les élèves. Allin Kawsay applique les principes développés par Alice Miller, psychanalyste suisse, auteur de l’ouvrage C’est pour ton bien, Racines de la violence dans l’éducation de l’enfant. Ils ont eu l’occasion d’échanger avec elle. Cette rencontre et cette transmission ont été essentielles dans leur démarche de diffusion de culture de la paix.
Ils m’ont raconté avoir organisé dans des villages des ateliers de modelage avec des adultes, leur demandant de se mettre en scène à l’aide du medium de la terre, pour certains adultes cela a été une prise de conscience de la violence qui avait émaillé leur enfance et leur éducation.
Le Pérou est un pays qui plonge ses racines dans la violence : les Incas et leur mode guerrier de colonisation des territoires, la conquête par les Espagnols, plus récemment le mouvement maoïste Sendero Luminoso actif entre 1980 et 1992, qui est né à la fin des années 70 dans un contexte social caractérisé par la féodalité, en effet les structures sociales correspondaient à celles qui avaient été mises en place par la vice-royauté, après la conquête espagnole, le pouvoir était centralisé à Lima, et les habitants de l’intérieur des terres oubliés. Le mouvement de Sentier Lumineux, qui était né avec la volonté de répartir les richesses, a sombré dans la violence terroriste. Les paysans se sont retrouvés pris entre deux feux : la répression du Sentier Lumineux et celle de l’armée. Le président Fuji Mori, au pouvoir entre 1999 et 2000 a mis un terme au conflit armé, en exerçant une répression d’une telle violence qu’il a été condamné, il purge actuellement une peine de prison de 25 ans, pour corruption et crimes contre l’humanité.
«Confrontés à beaucoup de violence, depuis le début des années 90 nous nous sommes consacrés à l’étude de la violence et à sa prévention dans les Andes. En 1997 nous avons fondé l’association Allin Kawsay dont la mission est de contribuer à rompre le cercle de la violence et de la maltraitance, promouvoir l’éducation pour la paix en coordination avec l’école, la famille et la communauté. Depuis le début, l’expérience de Allin Kawsay est marquée par la perspective de valorisation des cultures locales et de dialogue entre les cultures.»
extrait de https://www.allinkawsay.org.pe
Allin Kawsay a créé un foyer pour adolescents à Coasa, dans la montagne, à six heures de Sicuani, à proximité de zones minières. Ce foyer, originellement destiné à faciliter un logement à des jeunes collégiens ou lycéens habitant trop loin de la ville pour suivre leurs études, se vit aussi comme un lieu de rencontres, de dialogue. Des thèmes ayant trait par exemple à l’environnement ou au respect des droits humains y sont abordés entre les éducateurs et les jeunes. Le centre héberge également des adolescents en conflit avec leur famille, en proposant une médiation entre parents et enfants.
Nous avons passé quelques jours au foyer de Coasa. Nous avons mis au point un petit protocole de 15 minutes, mixte de shiatsu martial et fluidique, que nous avons enseigné à Jean et à Silvia, sa femme, et aux éducateurs du foyer. Ce protocole destiné aux adolescents devait être non intrusif, il évite les yin des jambes, les fesses, ventre et poitrine. Nous l’avons imaginé pour que les éducateurs puissent l’enseigner aux jeunes et pour que les jeunes puissent le pratiquer entre eux. Nous avons donné ce shiatsu aux vingt jeunes du foyer et leur avons enseigné le protocole. L’enseignement de ce protocole simplifié a connu un vrai succès, au départ nous avons rencontré des rires gênés, de la retenue, et puis rapidement l’enthousiasme et le désir d’apprendre ont pris le dessus.
Lors de notre deuxième visite à Coasa six mois plus tard nous avons appris que certains adolescents continuaient à pratiquer le shiatsu, de l’avis des éducateurs du centre certains adolescents ont été transformés dans leur comportement par cette aventure qui avait duré deux jours.
Voici le témoignage de Jean sur notre intervention au foyer :« Une excellente expérience, une équipe d’éducateurs très motivée et qui apprend vite, des adolescents qui ont vécu une expérience tout à fait nouvelle de bien être, d’harmonie et pour certains d’entre eux d’intériorité. La suite, c’est que Silvia et Jean qui depuis Sicuani vont chaque mois au foyer, continueront à former les éducateurs. Eux le transmettront aux ados qui le souhaitent qui… Nous ne savons pas comment continuera cette belle histoire, mais nous vivons une expérience de transmission d’un savoir bienfaisant qui du Japon à la France est arrivé dans les Andes et que nous nous engageons à transmettre à notre tour. Un grand merci à l’équipe qui vient à Sicuani, à l’AIST et à Bernard Bouheret.
– Quelles sont, selon vous, les valeurs transmises par le shiatsu ?
Je me reconnais dans ces valeurs andines du Bien Vivre. Le bien vivre est une valeur andine ancestrale qui comprend le respect de soi-même, de la nature, du vivant, c’est aussi l’intention et la pensée juste qui accompagnent le geste.
Cette approche a beaucoup en commun avec le shiatsu, où est transmis un toucher respectueux de la personne. L’intention qui est à l’oeuvre est essentielle, car l’intention juste permet le geste juste, c’est à dire le geste qui soigne. Faire circuler le Qi dans les méridiens c’est remettre en jeu un blocage, une émotion dans l’économie générale du corps, c’est à dire donner au corps la capacité de se réparer.
– Avez-vous des anecdotes marquantes à propos de vos voyages ?
Je me souviens du soin que j’ai donné à Sebastian, un nourrisson atteint de paralysie faciale, dans le service de pédiatrie de l’hôpital de Sicuani. La séance n’avait duré que quelques minutes – en effet chez les jeunes enfants les séances sont très courtes – j’ai répété le protocole que j’avais appliqué à l’intention de Rosa qui avait du s’absenter : méridien de la vessie, méridien de l’estomac, et pressions sur le visage, la scène s’est déroulée deux fois à l’identique sous les regards stupéfaits des infirmières et aide-soignantes : le bébé pleurait pendant tout ce temps, et lorsque j’ai établi une connexion entre Nao Hu, Petite porte du cerveau, 17 Du Mai, et Yin Tang, point hors méridien situé entre les sourcils, l’enfant a émis un rot bruyant et puis s’est endormi immédiatement.
L’une des infirmière lui a donné un biberon – sa mère ne pouvait pas l’allaiter en raison d’une infection, nous avons alors tous constaté que la paralysie avait régressé de façon remarquable, car le bébé pouvait téter sans que le lait s’échappe de sa bouche.
– A votre avis, le shiatsu peut-il se pratiquer partout ? Peut-il désormais continuer à
se développer en autonomie, par exemple au Pérou où vous avez
été ?
Oui, après toutes ces années je peux dire que le shiatsu peut être transmis à tous et partout. Les conditions matérielles importent peu puisque le praticien s’adapte. Cette différence dans le cadre de travail devient une richesse car elle amène le praticien à adapter sa pratique, à se transformer, la pratique devient alors expérience. Ca été mon cas ainsi que celui de tous les praticiens je crois qui ont participé aux missions.
La transmission de la technique a été déterminante dans le choix de nos lieux d’intervention, à savoir que nous avons proposé des soins ainsi qu’une formation en shiatsu, la formation est indispensable si l’on veut amener l’autre vers l’autonomie.
Le premier jalon vers l’autonomie a été l’enseignement du shiatsu que les élèves de l’Apaine ont transmis aux membres d’Allin Kawsay.
Plus récemment en novembre 2017, a eu lieu la « fête du bien vivre » à Sicuani. Cette manifestation qui se déroule une fois par an, est organisée par des associations locales, elle donne lieu à des ateliers, des conférences, des témoignages, des projections de films. Le samedi qui clôt la semaine du bien vivre, à l’occasion de l’évènement qui a lieu sur la place de la ville, Apaine et Allin Kawsay ont tenu un stand qu’ils ont intitulé « Shiatsu para el Buen Vivir ». Lors de cette journée ils ont donné environ 120 shiatsu. L’AIST avait participé à la fête du bien vivre de l’année précédente. En 2017 on peut vraiment parler de démarche autonome car Allin Kawsay et Apaine se sont organisés entre eux pour monter l’évènement, j’ai été très heureuse d’apprendre que le shiatsu continue.
Le projet initial est en évolution, Allin Kawsay, de par son activité dans le domaine de l’éducation, a fait connaître le shiatsu aux professeurs des écoles avec lesquels ils animent des ateliers pour la paix. Ils ont commencé à leur enseigner le shiatsu assis. Leur projet est d’intégrer le shiatsu dans le rituel scolaire, afin que les enfants puissent se donner des shiatsu entre eux.
C’est une vraie réussite à mon avis, car il y a appropriation de la technique, innovation, et créativité.
– Quels sont les avantages du shiatsu en mission solidarité ? Au niveau matériel ? Et au niveau humain: le shiatsu créé t-il des ponts entre les peuples ?
Nos mains sont notre outil. Le shiatsu peut être pratiqué sur une simple chaise. Sur le stand que tenaient Allin Kawsay et Apaine lors de la « Semaine du bien vivre » on les voit pratiquer le shiatsu assis, plus facile à mettre en œuvre dans ce genre de manifestation publique. Et pour le shiatsu traditionnel un matelas ferme suffit. Le praticien s’adapte et adapte ses gestes et ses postures aux conditions matérielles rencontrées, à savoir qu’en centre de santé, en hôpital nous sommes habitués à travailler avec un patient alité.
– Quelles difficultés rencontrent les praticiens dans ce genre de voyage ?
A Sicuani c’est surtout l’altitude qui est éprouvante pour l’organisme, à 2600 m, l’air est plus pauvre en oxygène et on s’essouffle plus vite lors des efforts.
– Comment voyez-vous l’avenir du shiatsu ?
J’aimerais que le shiatsu puisse être accessible au plus grand nombre, au moyen par exemple d’une prise en charge financière par les mutuelles. J’aimerais qu’il fasse son entrée officielle dans la santé publique, afin que la coopération avec le corps médical soit renforcée.